Après qu’un tribunal pakistanais a condamné un chrétien, Ehsan Shan, à la peine de mort pour avoir partagé sur les réseaux sociaux des contenus jugés offensants envers les musulmans, des protestations ont éclaté. Des dizaines de personnes, y compris des membres de la communauté chrétienne et de la société civile, se sont rassemblées dans la ville portuaire de Karachi pour manifester contre cette décision.

Les manifestants portaient des pancartes appelant à la paix et scandaient des slogans contre la condamnation à mort d’Ehsan Shan pour blasphème. Son avocat, Khurram Shahzad, a annoncé son intention de faire appel du verdict.

Cette condamnation est survenue à la suite des violentes attaques contre des chrétiens à Jaranwala en août 2023, où des groupes d'hommes musulmans ont incendié des maisons et des églises après des accusations de profanation du Coran. Bien que les deux hommes accusés de profanation aient été arrêtés, aucune victime n’avait été signalée alors que les chrétiens avaient fui leurs maisons.

Ehsan Shan a été accusé de republier les pages dégradées du Coran sur TikTok. Son avocat a déclaré que Shan n'avait pas participé à la profanation mais avait été pris pour cible en raison de la situation tendue. Le policier Amir Farooq a mentionné que Shan avait partagé des "contenus haineux" à un moment critique.

Naveed Kashif, un prêtre local, a remis en question l'extrême sévérité de la peine infligée à Shan, alors que les personnes impliquées dans les attaques n’ont pas encore été punies. Les accusations de blasphème sont courantes au Pakistan et peuvent entraîner des violences de la part des foules, même si aucune condamnation à mort n'a encore été exécutée pour ce motif.

En juin, Nazir Masih, un chrétien de 72 ans, est décédé après avoir été attaqué par une foule en colère en mai, suite à des accusations de blasphème, illustrant la gravité de ces accusations au Pakistan. 

retour