Le révérend Godwin Okpala, archevêque anglican à la retraite de la province du Niger, et son chauffeur restent introuvables depuis dix jours après avoir disparu alors qu’ils se rendaient à des funérailles dans l'État d’Anambra, au sud-est du Nigeria. Selon les informations communiquées par l'Église du Nigeria, Communion anglicane, ils n’ont jamais atteint leur destination prévue à Umuchu, dans le comté d’Aguata.


L’archevêque Okpala, une figure de premier plan de l’Église anglicane, a été consacré premier évêque du diocèse de Nnewi en 1996 et a occupé le poste de troisième archevêque de la province ecclésiastique du Niger avant de prendre sa retraite en 2019. Sa disparition, signalée le 6 décembre, suscite une vive inquiétude parmi les fidèles et les dirigeants religieux.

Dans une déclaration publiée le 7 décembre, l’actuel évêque du diocèse de Nnewi, le révérend Ndubuisi Obi, a confirmé que ni l’archevêque, ni son chauffeur, ni leur véhicule n’avaient été localisés. « Nous vous exhortons à prier avec ferveur pour leur sécurité et leur retour rapide. Les autorités compétentes ont été contactées, et nous gardons espoir en une intervention divine pour une résolution positive », a-t-il déclaré.

Le sud-est du Nigeria est fréquemment en proie à des violences, attribuées à divers groupes criminels, notamment des milices bergers peuls et des agitateurs armés se réclamant du mouvement sécessionniste du Biafra. Bien que le Peuple Indigène du Biafra (IPOB) ait nié à plusieurs reprises toute implication dans ces violences, le gouvernement nigérian continue de l’accuser d’être responsable de nombreuses attaques dans la région.

Certains soupçonnent que l’enlèvement de l’archevêque Okpala pourrait être lié à ces troubles. Un avocat agressé la veille de la disparition, le 5 décembre, au rond-point d’Ezinifite-Aguata, a évoqué des affrontements avec des individus armés se présentant comme des « combattants de la liberté » du Biafra. Selon Emeka Umeagbalasi, un analyste local cité par Politics Nigeria, ces mêmes individus pourraient être responsables de la disparition de l’archevêque et de son chauffeur.

Le Nigeria, un pays dangereux pour les chrétiens
Le Nigeria reste l’un des pays les plus dangereux pour les chrétiens. Selon le rapport World Watch List 2024 de l’organisation Open Doors, le pays a enregistré 4 118 meurtres de fidèles en raison de leur foi entre octobre 2022 et septembre 2023, un triste record mondial. Avec 3 300 enlèvements de chrétiens sur la même période, le Nigeria détient également le record des kidnappings.

En outre, le pays est classé au sixième rang des nations où il est le plus difficile de pratiquer le christianisme, notamment en raison des attaques répétées contre les églises, les écoles chrétiennes et les hôpitaux.

Alors que les recherches se poursuivent, la communauté anglicane appelle à une mobilisation spirituelle et à un soutien des autorités pour retrouver l’archevêque Okpala et son chauffeur sains et saufs. Cet événement met une fois de plus en lumière la précarité sécuritaire qui menace les chefs religieux et les communautés chrétiennes dans certaines régions du Nigeria. 

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