La violence continue de frapper les communautés chrétiennes de l’État de Kaduna, au Nigeria, avec de nouvelles attaques menées par des bergers peuls, causant plusieurs pertes en vies humaines et de nombreux enlèvements.


Le 5 février, trois chrétiens ont été tués dans le comté de Kauru, une semaine seulement après des attaques similaires dans la même région. Selon les dirigeants locaux, les assaillants ont également enlevé cinq membres de la communauté chrétienne du village de Majagada Binawa, bien que l’un d’eux ait réussi à s’échapper, blessé.

« Cet acte de violence n’est pas seulement une attaque contre les victimes et leurs familles, mais contre la paix et la stabilité de toute la communauté », a déclaré Istifanus Danjuma Makoshi, président de l’Association de développement de Binawa (BIDA).

Face à cette escalade, BIDA a appelé le gouvernement de Kaduna et les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour sécuriser les populations et assurer la libération des otages.

Autres attaques meurtrières et enlèvements
Dans la région de Galadimawa, au village chrétien de Fadan Rumaya, deux autres chrétiens ont été tués et trois autres blessés lors d’une attaque perpétrée par des extrémistes armés. Cinq autres résidents ont également été enlevés.

« Nous condamnons cet acte effroyable qui viole les droits fondamentaux de nos communautés rurales. Nous exigeons une action immédiate du gouvernement ! », ont protesté les leaders locaux.

Un habitant, Don Abamu, a dénoncé ces attaques, affirmant que des bandits musulmans ciblent délibérément les chrétiens :
« Les meurtres et enlèvements sont devenus une routine quotidienne dans la zone de gouvernement local de Kauru. Nous demandons des mesures de sécurité immédiates. »

Un appel à l’intervention militaire
Le président du conseil local de Kauru, Abel Habila Adamu, a confirmé l’aggravation de la situation et alerté sur les déplacements massifs de populations ainsi que la destruction de biens.

« Nos propres initiatives locales, comme la surveillance de quartier, ne suffisent plus. Nous avons besoin d’une intervention des agences de sécurité et du soutien de la communauté internationale. »

Dans ce climat d’insécurité grandissante, des milliers de personnes ont déjà été déplacées. Adamu a également révélé qu’une femme kidnappée à Kiffin Chawai a été exécutée, malgré le paiement de sa rançon.

Pour remédier à cette crise, il recommande la création de deux bases militaires à Kauru et Kumana, qui permettraient une présence sécuritaire permanente et une dissuasion contre les attaques.

Le meurtre du pasteur Ezekiel : un drame de plus
L’une des attaques les plus choquantes a eu lieu le 30 janvier dans le comté de Kauru, où un pasteur chrétien, Ezekiel, a été assassiné par des assaillants peuls.

« Après deux jours de recherche, son frère a retrouvé son corps, la tête presque coupée. Ce crime a plongé la communauté dans l’effroi », a rapporté Augustine Baye, directrice de la Fondation Baye pour l’enfance.
Le pasteur laisse derrière lui une épouse et quatre enfants, désormais en situation de précarité.

Un sentiment d’abandon grandissant
Face à la recrudescence des attaques, Nehemiah James, un habitant de la région, a déploré l’inaction des autorités :
« Nos villages autrefois paisibles sont devenus des zones de non-droit. Nos habitants, majoritairement des agriculteurs et commerçants, vivent dans la terreur quotidienne, incapables de poursuivre leurs activités sans craindre pour leur vie. »
Le manque de présence sécuritaire a encouragé les bandits, qui opèrent en toute impunité.

Un appel urgent à l’intervention militaire
Lors d’une session de l’Assemblée nationale, le sénateur de l’État de Kaduna, Sunday Marshall Katung, a alerté sur l’expansion des attaques terroristes et demandé une intervention militaire immédiate pour sécuriser les populations.

Le Nigeria, un pays de plus en plus dangereux pour les chrétiens
Selon le classement 2025 d’Open Doors, le Nigeria occupe la 7ᵉ place parmi les pays les plus dangereux pour les chrétiens.
Les récentes attaques confirment cette réalité tragique et posent une question urgente : le gouvernement prendra-t-il enfin les mesures nécessaires pour protéger ces communautés vulnérables ? 

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