Actuellement, l’avortement est autorisé en Namibie uniquement dans des situations exceptionnelles, lorsque la vie ou la santé de la mère est en danger, en cas de malformation grave de l’enfant à naître, ou si la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste. Toutefois, un mouvement en faveur de la légalisation de l’avortement se fait entendre, soutenu par des groupes qui militent pour un élargissement de la législation. Ce débat a pris de l’ampleur cette année, avec la tenue d’audiences publiques pour recueillir l’opinion de la population sur cette question, rapporte Gatewaynews.

Lors de sa victoire, Nandi-Ndaitwah a souligné que son élection représentait une avancée importante pour les femmes namibiennes, brisant ce qu'elle a qualifié de « plafond de verre ». À 72 ans, membre du parti SWAPO et actuelle vice-présidente, elle a obtenu plus de 57 % des voix, loin devant son principal adversaire, le candidat des Patriotes Indépendants pour le Changement (IPC), qui n'a obtenu que 25,5 %. Cependant, l'IPC a contesté les résultats, dénonçant des irrégularités et des fraudes présumées.

Nandi-Ndaitwah a exprimé sa gratitude à Ellen Johnson Sirleaf, l'ex-présidente du Liberia, la première femme présidente d'un pays africain, en soulignant qu’elle avait « montré la voie » pour les femmes en politique. « Pour moi, il s’agit simplement de réaffirmer que l’égalité des responsabilités entre hommes et femmes dans la société est une réalité », a-t-elle ajouté, tout en affirmant que sa victoire conférait au parti SWAPO « la légitimité constitutionnelle et morale pour gouverner ».

L'élection du 27 novembre, prolongée jusqu'au 30 novembre, a été marquée par des problèmes logistiques majeurs, dont une pénurie de bulletins de vote, entraînant de longues files d’attente. Certains électeurs ont même abandonné le processus électoral après avoir attendu jusqu'à 12 heures. En dépit de ces défis, Nandi-Ndaitwah a promis de « changer radicalement » la manière dont le pays aborde les questions sociales et économiques, en mettant l’accent sur l’aide aux communautés vulnérables et opprimées.

Le taux de participation aux élections a été élevé, avec près de 77 % des électeurs inscrits qui ont voté, mais les résultats ont révélé des disparités notables selon les régions. Dans les bastions historiques du SWAPO, comme Ohangwena et Omusati, le taux de participation a atteint 91 % et 92 %, tandis qu'à Windhoek, la capitale, seulement 67 % des électeurs se sont rendus aux urnes.

La présidente élue, fervente chrétienne, a insisté sur l’importance des valeurs familiales et morales dans son approche politique. L’influence de sa foi chrétienne se reflète non seulement dans ses positions sur des questions sociales, mais aussi dans son appel à une gouvernance qui respecte les principes éthiques et spirituels. Dans un pays où les élections sont souvent couvertes par des mouvements de prière, l'élection de Nandi-Ndaitwah s'inscrit dans un contexte religieux où de nombreux Namibiens ont prié pour la guidance divine dans ce processus décisif.

Sa prestation de serment est prévue pour le 21 mars 2025, et Nandi-Ndaitwah a réaffirmé son engagement à promouvoir une gouvernance fondée sur des valeurs solides, en mettant l'accent sur la justice, l'égalité et le soutien aux familles.