La constitution mauritanienne stipule que l’islam est la religion d'État, et toute conversion de l'islam au christianisme est strictement interdite, souvent considérée comme un acte d'apostasie, passible de sanctions sévères, y compris la peine de mort. En outre, la possession de la Bible en dehors du domicile est illégale, et il est interdit d'organiser des événements religieux publics. Cela crée un climat où les pratiques chrétiennes doivent nécessairement se dérouler dans la clandestinité ou dans des contextes très privés.

Situation actuelle des chrétiens en Mauritanie
La communauté chrétienne en Mauritanie est relativement réduite et composée principalement d’étrangers, dont beaucoup sont des travailleurs humanitaires, des diplomates ou des expatriés. Selon les estimations, environ 11 000 chrétiens vivent dans le pays, mais la plupart d’entre eux sont étrangers et ne sont pas impliqués dans la vie religieuse mauritanienne de manière publique. Les chrétiens mauritaniens, qui se convertissent de l'islam, sont dans une situation encore plus précaire, en raison de l'hostilité sociétale et des risques juridiques associés à leur foi.

Incidents récents et persécution
En avril 2025, un incident tragique a attiré l'attention internationale. À Sélibabi, dans le sud du pays, le corps d'un chrétien décédé dans un accident de la route a été exhumé et traîné par une foule en colère, après la découverte de sa conversion au christianisme. Cet acte symbolise l'hostilité et la violence auxquelles les chrétiens, en particulier ceux issus de l’islam, sont exposés en Mauritanie. Ces manifestations de violence sont souvent encouragées par des groupes religieux radicaux et sont rarement jugées de manière appropriée par les autorités, qui semblent tolérer, voire encourager, la persécution des minorités religieuses.

Rôle de l'Église catholique en Mauritanie
L'Église catholique en Mauritanie se compose principalement de travailleurs étrangers, car les Mauritaniens convertis au christianisme doivent vivre leur foi en secret, par crainte de représailles. Le diocèse de Nouakchott, le seul présent dans le pays, est dirigé par Mgr Victor Ndione depuis 2024. Bien que l’Église catholique puisse exercer son culte dans des lieux privés, toute activité publique est interdite. Cette situation témoigne de la fragilité de l'Église catholique dans un environnement où la liberté religieuse est extrêmement limitée. Les chrétiens étrangers peuvent accéder à des lieux de culte sous des conditions strictes et souvent dans la plus grande discrétion.

Soutien international et défis pour la communauté chrétienne
Des organisations internationales comme Portes Ouvertes et International Christian Concern (ICC) apportent un soutien discret aux chrétiens persécutés en Mauritanie. Ce soutien prend la forme d’aides spirituelles, de formations en leadership et de ressources pour la résilience personnelle. Toutefois, l'efficacité de ces interventions est entravée par la nature clandestine de ces activités, et le soutien est souvent limité à des actions de solidarité à faible échelle, dans le but de préserver la sécurité des bénéficiaires.

En avril 2025, la situation des chrétiens en Mauritanie reste gravement préoccupante. Les libertés religieuses sont extrêmement limitées, et la persécution des chrétiens est une réalité quotidienne pour ceux qui osent afficher publiquement leur foi. Les chrétiens mauritaniens, en particulier ceux qui se sont convertis à partir de l’islam, continuent de faire face à des risques juridiques et sociaux importants. Malgré le soutien international, la communauté chrétienne reste vulnérable dans un environnement où la liberté religieuse est sévèrement restreinte par le cadre législatif et l'attitude sociale dominante.