L'objet de cette communication consiste à dégager les principales lignes théologiques de l'enseignement des papes depuis le concile sur les fondements de l'activité missionnaire.


Par Peter Tshibangu

Les conférenciers ont su comment ils ont orienté la nature de la pratique missionnaire et comment ils ont articulé à un principe anthropologique : «La foi s'affermit lorsqu'on la donne». Dans le sous-thème de son exposé intitulé : «La mission évangélique de l'Eglise d'Evangelii nutiandi à Evangelii Gaudium», Emmanuel Pisani, Directeur ISTR a présenté les principales difficultés relevées par les papes, en mreettant l'accent sur leur hétérogénéité et leur évolution au gré des conjonctures sur les aspects politiques, culturels, religieux et théologiques ainsi que les principaux défis établis sur la question de l'inculturation, de la culture populaire, du développement d'une spiritualité missionnaire.

Pr Paulin Poucouta a, quant lui, planché sur : «la mission ad Gentes au risque de la gratuité». Il a développé sa thématique en s'appuyant sur l'évangile de Mattieu 10 : 8. Il faut donc se plonger dans la mort et la résurrection du Seigneur pour que la mission puisse se proposer ad gentes. «Vous avez reçu gratuitement, donner gratuitement ».

Les travaux du Colloque International à l'occasion du 50ème anniversaire du Décret « Ad Gentes » du Concile Vatican II et du 40ème anniversaire de l'Exhortation Apostolique « Evangelii Nuntiandi » se poursuivent sans désemparer au Centre catholique Nganda de Kintambo. Parmi les exposés du mercredi 18 novembre 2015, il y a celui du Pr Paulin Poucouta et d'Emmanuel Pisani.

Les deux intervenants au Colloque ont tablé sur la mission évangélique.

En effet, pour Emmanuel Pisasni, l'activité missionnaire représente, aujourd'hui encore, le plus grand des défis pour l'Eglise et la cause missionnaire doit avoir la première place. Ce propos emprunté de pape François, tiré de Redemptoris Missio, montre que la mission est au cœur de la vie de l'Eglise et qu'elle doit se comprendre dans une dynamique de renouveau permanent. Considéré comme un sacrement universel de salut, l'Eglise a la mission d'offrir ce salut à tous les hommes en annonçant l'Evangile, explique-t-il, avant de rassurer que l'évangélisation du monde est source de salut en tant qu'elle contribue à son humanisation, à sa fraternisation et à sa transfiguration.

Selon lui, cette dimension missionnaire, constamment réaffirmée par les papes au cours de la Journée mondiale de la mission instaurée en 1926 par Pie XI, a donné lieu depuis le concile Vatican II à trois enseignements importants. Il s'agit de la lettre apostolique Evangelii nutiandi de Paul VI, de la lettre encyclique Redemptoris Missio de Jean-Paul II et tout récemment de l'Evangelii Gaudium du pape François. Ces enseignements, insiste Emmanuel Pisani, dessinent des orientations pour la mission de l'Eglise aujourd'hui, et ils témoignent de la préoccupation des papes devant un certain nombre d'objections et connait un certain essoufflement de par le monde.

Mission ad Gentes au risque de la gratuité

Prenant à son tour la parole pour exposer sur la mission ad Gentes au risque de la gratuité : Une lecture de Matthieu 10 : 5 à 8, Pr Paulin poucouta a, d'entrée de jeu, repris le verset des écritures saintes contenus dans le livre de Matthieu 28 : 19 : «Allez faites de toutes les nations mes disciples». Cet ordre de Jésus-Christ, dit-il, est repris de diverses manières dans la tradition chrétienne primitive. Il souligne, à cet effet, que guidés par l'Esprit du Ressuscité, les chrétiens, dans la diversité de leur vocation, doivent porter la Bonne Nouvelle jusqu'aux extrémités de la terre, quoiqu'il leur en coûte.

Pourtant, lorsqu'il a envoyé, pour la première fois, en mission ses disciples, Jésus leur avait recommandé de ne pas aller ni chez les païens, ni chez les Samaritains : « Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël» (Mat. 10 :6). Cependant, à une époque où divers prédicateurs traversent l'empire de part en part pour conquérir des adeptes à leurs religions ou à leurs philosophies, Jésus-Christ, insiste-t-il, a refusé de situer son message dans l'optique de la conquête et des impatiences humaines. De plus, l'Eglise, le nouvel Israël, n'est-elle pas la première destinatrice de la mission ?

Ainsi donc, ce n'est qu'une fois plongée dans la mort et la résurrection du Seigneur, que la mission pourra se proposer ad gentes sous les signes de la conversion et de la gratuité, comme moteurs de la transfiguration des personnes, du monde et de l'histoire : «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10 : 8), a-t-il conclu.

En effet, à l'occasion du 50ème anniversaire du décret sur l'activité missionnaire de l'Eglise «Ad Gentes» et du 40ème anniversaire de l'exhortation apostolique «Evangelii Nuntiandi», la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) en collaboration avec sa Fondation «Evangelii nuntiandi in Africa» (ENIA) organise un colloque international sur le thème : «la mission évangélisatrice de l'Eglise dans l'Afrique aujourd'hui. Défis et perspectives. Thème capital pour la vie de l'Eglise et assurément, depuis 50 ans, thème qui a été au centre des grands débats sur l'identité de l'Eglise et son impact dans la marche de l'humanité. 



retour