Les travaux des États Généraux de la Justice ont repris ce lundi 11 novembre au Centre financier de Kinshasa, avec un thème qui suscite de vifs débats : « La liberté de religion face à la prolifération des églises ».


Lors des discussions, plusieurs panélistes et responsables de communautés religieuses ont souligné que le chômage pousse certaines personnes à ouvrir des églises dans l'espoir de profiter des offrandes des fidèles. Cette situation a conduit à une véritable cacophonie dans le secteur religieux, rapporte Radio Okapi.

L’archevêque Evariste Ejiba Yamapia, représentant légal de l’Église de réveil du Congo et président de la plateforme des confessions religieuses, a proposé au Gouvernement d'intensifier les efforts pour créer des emplois, afin de réduire cette prolifération d'églises. Selon lui, la clé réside dans l’amélioration des opportunités économiques pour dissuader ceux qui exploitent la religion à des fins lucratives.

Il a également exhorté le ministère de la Justice à respecter et à faire appliquer les textes légaux existants concernant l’exercice du culte. « Il est crucial d'octroyer des privilèges équitables à toutes les confessions religieuses, sans favoritisme », a-t-il insisté, soulignant la nécessité de mettre fin au traitement sélectif dont bénéficient certaines religions.

Renforcer la régulation et la surveillance du secteur religieux
Pour encadrer ce secteur en pleine expansion, l’archevêque Yamapia propose que le Gouvernement dote les confessions religieuses d'outils juridiques permettant de réguler et de sanctionner les abus. Il a suggéré de limiter le nombre d’églises par avenue et de renforcer la surveillance permanente des lieux de culte, en collaboration avec les représentants religieux eux-mêmes.

De son côté, le pasteur Eric Senga, porte-parole de l’Église du Christ au Congo (ECC), a soulevé une question cruciale : « Est-ce la justice qui est malade, ou bien le système ? » Selon lui, des réformes sont nécessaires à tous les niveaux pour rétablir l’ordre.

Formation des leaders religieux : une priorité pour l'Église catholique
Monseigneur Donatien N’shole, représentant de l’Église catholique, a pour sa part mis en lumière les défis liés à l’exercice du culte en RDC. Il préconise la formation des hommes de Dieu pour éviter la prolifération de « pasteurs charlatans » qui nuisent à la société. Cette formation, selon lui, garantirait une pratique religieuse plus responsable et encadrée.

Les débats autour de la liberté de religion et de la prolifération des églises mettent en lumière les défis structurels auxquels la RDC est confrontée. Les participants aux États Généraux de la Justice espèrent que ces échanges aboutiront à des réformes concrètes, capables de préserver la liberté de culte tout en évitant les dérives observées.
 

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