En Haïti, la moitié des membres de gangs sont des enfants, selon une estimation alarmante de l’UNICEF en 2024. Ces jeunes, enrôlés de force ou par nécessité, subissent de graves abus physiques et psychologiques. Le phénomène a connu une augmentation de 70 % du recrutement de mineurs par des groupes armés en seulement un an.


Face à cette situation tragique, certains enfants tentent d’échapper à ce cycle de violence, mais la menace est omniprésente. D’après l’Associated Press (AP), ceux qui refusent d’intégrer un gang sont souvent menacés, kidnappés, ou voient leur famille prise pour cible, rapporte l'AP.

Les groupes armés les plus actifs dans le recrutement d’enfants incluent 5 Segond, Brooklyn, Kraze Barye, Grand Ravine et Terre Noire, selon un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le processus d’embrigadement est bien rodé : les nouvelles recrues commencent par des tâches anodines comme acheter de la nourriture. En échange, ils reçoivent de l’argent pour « s’acheter des amis », tandis que les gangs surveillent leur comportement. Peu à peu, ils sont impliqués dans des confrontations et doivent prouver leur loyauté en exécutant des ordres, y compris des meurtres. Après deux à trois ans, s’ils survivent et ne sont pas soupçonnés d’espionnage, ils deviennent membres à part entière du gang.

Obed*, un membre du ministère Every Man a Warrior, affilié à Trans World Radio, consacre sa vie à aider ces enfants à échapper aux gangs. Un jour, il a rencontré un jeune garçon qui avait été informateur pour un groupe criminel redouté près de Port-au-Prince.

Avec l’aide d’un pasteur local, Obed a réussi à éloigner ce garçon du danger en l’envoyant dans le nord du pays, loin de son passé violent. « Il nous a dit que sans notre aide, il n’aurait aucune chance de survie. Les enfants sont tués, violés, et subissent toutes sortes d’atrocités », témoigne Obed. Aujourd’hui, le jeune homme a pu reprendre une vie plus stable en intégrant une école paroissiale.

Cependant, tous ne peuvent pas s’échapper aussi facilement. Un autre adolescent, impliqué dans un gang, n’avait que peu d’espoir lorsqu’il a été approché par l’équipe d’Obed. Lorsqu’on lui a demandé s’il était à l’aise avec ce qu’il faisait, il a simplement répondu :
« Savez-vous où j’habite ? Je vis en Haïti. Je n’ai pas d’autre choix que de me débrouiller avec le gang. »

Face à cette crise, Mission Network News lance un appel à la prière. « Priez pour ce jeune homme qui, selon Obed, n’a que 13 ans. Priez pour qu’il soit libéré de cette spirale mortelle et qu’il trouve une lueur d’espoir à travers Jésus. »

Malgré la violence omniprésente, la foi des croyants en Haïti reste inébranlable. « Ce qui se passe est terrible, mais nous voyons Dieu agir. Les gangs ont un pouvoir immense, mais leurs limites existent. Cela pourrait être encore pire », confie Obed.

Il exhorte les chrétiens du monde entier à se joindre à lui dans la prière pour la paix en Haïti et pour le salut des enfants pris au piège de cette spirale infernale. « Nous voulons voir l’intervention de Dieu dans notre situation. Et si je peux me permettre d’ajouter, prions pour que Dieu envoie des ouvriers dans cette moisson immense. Elle dépasse nos forces », dit-il. 

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