L'opéra urbain "La Porte des Ténèbres" a présenté une poupée géante de 14 mètres, incarnant Lilith, crachant du feu et émettant des sons spectaculaires, dans les rues de Toulouse.


Ce défilé, organisé le week-end du 25 au 27 octobre, a attiré environ 1,2 million de spectateurs, selon un message sur les réseaux sociaux du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Cet événement, financé par la municipalité, s’inscrit dans le cadre de l’opéra urbain "Gardien du Temple" produit par François Delarozière, artiste français et directeur de la compagnie de théâtre de rue La Machine, rapporte Ataleia, de l'Agence de presse catholique.

Le spectacle mettait en vedette une marionnette géante de Lilith, personnage tiré de traditions anciennes, représentée ici sous la forme d’une créature mi-femme, mi-scorpion. La poupée mécanique, haute de 14 mètres, crachait du feu par la bouche et dégageait de la fumée par le nez, tout en émettant des sons tonitruants rappelant des voix mystérieuses.



Le défilé comportait également des représentations du Minotaure et d’Ariadne, sa demi-sœur arachnide, renforçant l’atmosphère mythologique et fantastique du spectacle. Selon le prologue de l’œuvre, Lilith, après avoir été bannie du Jardin des Hespérides et libérée par Hadès, parcourt le monde à la recherche d'âmes pour accroître sa puissance et ouvrir un passage vers l’au-delà.

Cependant, l'opéra n’a pas été sans susciter la controverse. Les éléments visuels utilisés dans les publicités, tels que la figure de Lilith accompagnée de scènes d'églises en flammes et de squelettes ambulants, ont provoqué des réactions négatives de certaines communautés religieuses.

L’archevêque de Toulouse, Guy de Kerimel, a critiqué le choix du thème, estimant qu’il pouvait heurter les croyances spirituelles : « Certaines personnes aiment regarder des films d’horreur, mais cela reste un choix. Ici, le spectacle est imposé à tous pendant trois jours, et il devient difficile de l'éviter en raison de la taille des installations », a-t-il déclaré dans un entretien avec Ataleia.

La Fédération protestante de France a également exprimé son désaccord : « Nous apprécions Toulouse pour son histoire, sa culture et son dynamisme. Toulouse représente la vie, la joie et la beauté ! Nous sommes toutefois troublés par l’utilisation du thème sombre de La Porte des Ténèbres, qui présente la ville sous un jour inquiétant. »

Malgré les critiques, le spectacle a attiré une foule nombreuse, témoignant de l'intérêt du public pour cette forme de théâtre urbain audacieuse et immersive. François Delarozière a défendu son œuvre en soulignant qu’il s’agissait avant tout d’une exploration artistique des mythes et des légendes, et non d’une apologie des ténèbres.  

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