Deux églises du diocèse de Bunia, en Ituri, à l'est de la République démocratique du Congo, ont été fermées après avoir été profanées par des membres du groupe armé CODECO (Coopérative pour le Développement du Congo). Mgr Dieudonné Uringi Uuci, évêque de Bunia, a annoncé cette décision lors de la messe du 22 septembre 2024.


Les actes de violence se sont produits dans les paroisses de Kpandroma et Jiba, où les rebelles ont pris en otage deux collaborateurs des prêtres, exigé une rançon et profané les lieux de culte dans la nuit du 28 au 29 août. En réponse à ces événements, Mgr Uringi a invoqué le canon 1211 du Code de droit canonique, qui régit les cas de profanation des lieux sacrés. Selon ce canon, un lieu sacré ne peut être utilisé pour le culte tant qu'un rite pénitentiel de réparation n'a pas eu lieu, rapporte RFI.

L'évêque a également décidé de retirer les prêtres de ces paroisses pour assurer leur sécurité, face à la menace que représente CODECO. Ce groupe armé, à l'origine une coopérative de développement agricole fondée par des agriculteurs Lendu dans les années 1970, s'est transformé au fil des ans en une milice violente. Les conflits fonciers avec les éleveurs Hema ont exacerbé les tensions ethniques, entraînant des affrontements sanglants.

CODECO est désormais accusé de nombreux crimes contre l'humanité, notamment des massacres de civils dans des villages et des camps de réfugiés. Les violences contre l'Église sont survenues après un appel de celle-ci en faveur du dialogue et du dépôt des armes. En représailles, les miliciens, ne trouvant pas les prêtres, se sont attaqués à leurs collaborateurs et ont saccagé les églises.

Cet épisode s'inscrit dans un contexte de violences récurrentes en Ituri, où les tensions ethniques et les conflits armés se poursuivent, aggravant la situation humanitaire et la sécurité des populations locales. 

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